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Extrait du roman Coeur en altitude 1

Nous sommes tous deux des adultes. Tout se passera bien

Je vous invite à découvrir un extrait du chapitre 3 de "Coeur en altitude 1" : mon idylle avec Ben.

Malgré́ tous ses efforts pour instaurer une atmosphère décontractée allant jusqu’à m’autoriser à le tutoyer, Ben ne cesse de m’intimider. Et dire que seulement huit années nous séparent. Dans cet élan d’intimité́ naissante, je me permets une question audacieuse :
— Pourquoi n’as-tu pas d’enfants ?

La question semble prendre Ben au dépourvu ; je l’ai posée sans ménagement. Ben prend une profonde inspiration, s’adosse confortablement dans son fauteuil et me lance :
— Roland Barthes, cela t’évoque quelque chose ?
— Pas vraiment, dis-je confuse.
— Roland Barthes, illustre essayiste français des années cinquante, a consacré́ son œuvre à l’étude des mythes et de leur impact sur la société́. D’après lui, les mythes ont le pouvoir d’influencer notre perception du monde, nous enfermant dans des stéréotypes, entravant ainsi notre épanouissement et nos choix de vie.
— Les mythes ont-ils vraiment une telle emprise ? lui demandé-je, sceptique.
— Plus que tu ne pourrais l’imaginer, Jess, répond-il.
Ça y est : Ben vient de m’appeler « Jess », ce qui engendre en moi une certaine intimité́, mêlée d’un désir grandissant, me rapprochant de lui plus que je ne l’aurais jamais imaginé́. Avec une sérénité́ et une tranquillité́ déconcertante, il continue son explication :
— Roland Barthes a analysé́ un article paru dans le magazine Elle en 1956. Cet article rendait hommage aux écrivaines du monde entier en mettant en lumière les soixante-dix plus grandes romancières des dernières décennies. En guise de légende pour chaque portrait, le magazine détaillait le nombre de romans écrits par ces femmes ainsi que le nombre d’enfants qu’elles avaient eus.
Ben note mon sourire, signe qu’il a touché́ un aspect sensible de ma personnalité́. Il poursuit donc, fort de cet impact :
— Attends, tu n’es pas au bout de tes surprises. On peut y lire, par exemple, sous la photo de la romancière Jacqueline Renoir, « un roman, deux enfants » ; ou sous celle de Marina Grey, « un fils, un roman », et ainsi de suite. Les journalistes ont consacré́ autant d’attention à la carrière littéraire de ces femmes qu’à leur vie de mère et d’épouse. À première vue, cet article donne l’impression de célébrer les femmes et leur émancipation. Mais en réalité́, en juxtaposant carrière et maternité́, il renforce l’idée qu’une femme ne peut s’accomplir pleinement sans avoir eu d’enfants.

L’expression sur le visage de Ben change soudainement, prenant une teinte plus sombre, et sa voix se fait plus grave. Il plonge son regard dans le mien et me questionne :
— Combien de vies de femmes ce mythe a-t-il ruinées, d’après toi ?
Je sens bien que sa question est rhétorique, mais l’envie d’ajouter ma contribution est trop forte. Je réponds :
— Une multitude, sans aucun doute.
— Cet exemple n’est qu’une des innombrables manifestations. Je vis ma vie selon mes propres préceptes. Je dissèque les mythes et les déconstruits. C’est une règle à laquelle je ne déroge jamais.
— J’aime cette idée de vivre sa vie selon ses propres termes, sans se soucier du regard des autres, dis-je avant de faire part à Ben d’une anecdote de mon expérience. J’ai eu une relation avec un homme de trente-cinq ans qui vivait toujours chez sa mère. Il ne travaillait pas et passait ses journées à jouer à des jeux vidéo. Il vivait grâce à l’héritage de sa mère. Tandis que la plupart des gens le voyaient comme un homme adulte collé à sa mère, lui ne se laissait pas perturber par ces remarques. Il vivait comme il l’avait choisi. Sa vie aussi insolite force parfois l’admiration.

Je constate alors dans le regard de Ben que mon anecdote n’était pas vraiment l’exemple adéquat pour étayer son propos. J’essaie de me rattraper maladroitement :
— J’admets que mon exemple est quelque peu dérisoire et ne contribue guère à notre conversation.
— Je ne suis pas tout à fait d’accord, rétorque Ben avant d’ajouter : Ton histoire, aussi singulière soit-elle, illustre d’une certaine manière l’idée de vivre selon ses propres choix et non pas selon les mythes.

Je tente d’approfondir davantage avant que les serveurs ne nous interrompent en apportant nos plats. Alors, je pose la question :
— Et pourquoi n’es-tu pas marié ? Selon Wikipédia, tu n’as jamais été́ marié.
Ma question fait rire Ben qui, avec une pointe d’humour, me réplique :
— Et que raconte Wikipédia sur les raisons de mon célibat ?
— Selon Wikipédia, tu es le célibataire le plus convoité du moment. Tu devances même Leonardo Di Caprio et bien d’autres.
— Pauvre Leonardo, il ne va pas apprécier de se retrouver derrière moi dans ce classement, plaisante Ben.
— Tu ne m’as pas répondu. Tu ne peux pas esquiver la question aussi facilement, insisté-je, un sourire malicieux aux lèvres.
Je m’apprête à écouter une autre de ses anecdotes captivantes, mais à ma surprise, Ben prononce simplement quelques mots, qui s’échappent de ses lèvres comme un aveu :
— Je n’ai pas encore trouvé la personne qui me convient.
— Vraiment ? demandé-je, incrédule.
— Jess, je suis un homme très diffèrent de ceux que tu as pu rencontrer, affirme-t-il avec assurance.
— C’est évident, que tu es diffèrent. Tu es « Monsieur Brown », l’un des hommes les plus influents du Canada, rétorqué́-je précipitamment.
— Je suis diffèrent, mais pas pour les raisons que tu évoques. Disons que je suis plutôt spécial. J’ai des attentes très spécifiques qui ne conviennent pas à la majorité́ des femmes.
— Quoi, par exemple ? Lorsque j’aime quelqu’un, je suis ouverte à toutes ses attentes, dis-je d’un air coquin.
— Pas ici, Jess. Nous en discuterons à l’hôtel.
— D’accord. Mais pourquoi as-tu refusé de m’embrasser hier ? Je me suis dit que peut-être je ne te plaisais pas.
— Tu es une femme très attirante et tu me plais beaucoup. Mais je ne peux pas me permettre de franchir une telle étape sans t’avoir présenté Solène.
— Solène ? demandé-je, curieuse.
— Oui, Solène.

C’est à ce moment que les serveurs nous apportent les premiers plats, interrompant ainsi notre conversation. Nous orientons notre discussion vers le menu et les vins que nous dégustons. Tout est délicieux.

Sur le chemin de retour, je réalise que je suis terriblement sous le charme de Ben. Une sensation délicate, presque insaisissable, fait frissonner mon âme. Un charme insidieux, un je-ne-sais-quoi qui fait battre mon cœur un peu plus fort, un peu plus vite.

Chaque moment passé en sa compagnie, chaque regard échangé, chaque conversation partagée tisse une toile d’affection silencieuse et d’attraction mutuelle. Son sourire doux et assuré, la manière dont ses yeux brillent avec vivacité́ lorsqu’il s’exprime avec passion, sa présence rassurante, tout cela s’insinue en moi, créant une émotion douce-amère qui résonne profondément en mon être.

Pourtant, malgré́ ces sentiments naissants, une voix dans ma tête me rappelle que je dois avancer avec prudence. Il a, après tout, un monde complexe qui l’entoure, une existence que je commence à peine à entrevoir. Son aura, son influence, ses responsabilités ne sont pas les moindres des facteurs qui pourraient compliquer la possibilité́ d’une relation amoureuse.

D’une certaine manière, je me rends compte que mon cœur s’engage déjà̀ dans une danse délicate entre l’espoir et la prudence. Je suis déterminée à explorer ce lien naissant avec Ben, à le comprendre et à me comprendre. Et qui sait ? Peut-être que ces sentiments s’épanouiront et mèneront à quelque chose de beau, de durable. Quels que soient les défis et les obstacles que nous pourrions rencontrer, je suis prête à faire face à tout ce qui pourrait venir.

En même temps, je me promets de ne pas perdre de vue mes propres aspirations et ambitions. Je me suis toujours battue pour ma carrière, pour ma liberté́ et mon indépendance, et je ne laisserai pas ces sentiments inattendus pour Ben obscurcir mes objectifs. Ma vie ne se résume pas à lui, et malgré́ tout, je suis déterminée à équilibrer mon affection grandissante pour lui et mes aspirations personnelles.

En franchissant le seuil de la suite présidentielle de Ben, je suis immédiatement enveloppée par un luxe indescriptible s’étendant sur plus de deux cents mètres carrés. Des teintes sobres mais élégantes enveloppent l’espace, créant un havre de sophistication calme et apaisante.

À ma gauche s’ouvre un vaste salon, abritant un ensemble de canapés en cuir de la plus haute qualité́, invitant à la détente. Sur les murs, des œuvres d’art contemporain captivantes et expressives attirent le regard, leur éclat subtilement mis en valeur par l’éclairage délicat et discret du plafond. Une salle à manger privée, avec une longue table en bois laqué, aux lignes épurées et aux chaises élégamment capitonnées, offre un cadre parfait pour les diners formels ou les repas intimistes. Adjacente à la salle à manger se trouve une cuisine ouverte, équipée des dernières technologies culinaires, combinant fonctionnalité́ et esthétisme. En poursuivant la visite, je découvre une chambre spacieuse où règne une ambiance sereine. Un lit King size, orné d’une multitude de coussins soyeux, trône au milieu de la pièce. Les draps en coton égyptien promettent des nuits de sommeil profond et réparateur. En face se trouve une salle de bains de marbre étincelant, avec une baignoire à remous intégrée et une douche à l’italienne vitrée qui suggère des moments de détente et de bien-être incomparables. Des produits de toilette haut de gamme ajoutent une touche de raffinement. Enfin, la suite abrite un bureau privé équipé des dernières technologies pour les affaires, et une bibliothèque remplie d’une collection éclectique de livres soigneusement choisis. C’est un sanctuaire pour la concentration et la contemplation, loin du bruit du monde. Le véritable bijou de la suite est sans doute la terrasse privée qui offre une vue panoramique de la ville en contrebas, une véritable toile de fond urbaine animée. C’est le lieu idéal pour apprécier un verre de vin en fin de soirée, ou simplement pour méditer sur la beauté́ de la ville, à la tombée du jour.

Ben m’invite à m’installer dans le bureau. Je prends place dans un fauteuil luxueux qui épouse avec délicatesse les contours de mon corps. En silence, il débouche une bouteille de Dom Pérignon, sa précision presque chorégraphique fait preuve de maitrise et de finesse. Il remplit deux coupes de ce liquide doré et nous trinquons, la lueur dans ses yeux semblant illuminer la pièce. Il choisit ensuite un fauteuil à ma droite et s’y installe. Il prend une télécommande et appuie sur une touche ; un écran ultraplat surgit du mur. Il se tourne alors vers moi, son regard pénétrant, et annonce d’une voix basse :
— Ce que tu t’apprêtes à voir est une vision intime de comment j’exprime mon amour à la femme que je chéris. La jeune femme dans cette vidéo, c’est Vanessa, une ancienne compagne.
— Une top-modèle, je suppose, demandé-je, une pointe de malice dans ma voix.
— Oui, répond-il simplement.
— Bien sûr, murmuré-je, à peine audible.
— Jess, tu n’es pas contrainte de le regarder jusqu’à la fin. Si, à un moment, tu en as assez, n’hésite pas à me le dire.

Ses mots s’ajoutent à la pression qui était déjà̀ palpable, exacerbant la tension déjà̀ présente. Je respire profondément, m’efforçant de rester calme, de me rappeler que c’est juste un film pornographique. Ce n’est pas comme si c’était une première pour moi. Nous sommes tous deux des adultes. Tout se passera bien. Cependant, dès les premières séquences du film, je réalise que je m’entais trompée. Cela ne ressemble à rien de ce que j’ai déjà̀ vu…

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